Elle a le visage chiffonné par la douleur, et pendant un instant, je pense qu’elle s’apprête à capituler. La scène est ridicule, son entêtement est risible, et je me lasse trop vite de ces pucerons pétris d’orgueil. À Inazami, je l’aurais déjà butée, agacé par ses jérémiades. Mais elle garde encore cet air bravache et voilà, je suis désabusé, soudain gagné par un désintérêt marqué. Sa psychologie de comptoir parvient à me faire hausser un sourcil, et c’est tout. Elle ne répond pas à ma question. Je pensais avoir été clair et j’attendais une réponse gorgée de la même limpidité, mais elle est comme ces gosses résolus à gagner des joutes verbales frivoles. Tant pis, je suppose. Pour elle, évidemment.

« Ouais, c’est bien ce que je disais. Des salopes qui cherchent à négocier. »

Je soupire, puis mets indolemment ma menace à exécution. D’abord, la semelle de ma botte vient la cueillir au creux de l’estomac dans un brutal coup de pied. Croyez pas que ça m’amuse, de faire ça. Il y a une différence entre gagner un affrontement, verbal ou physique, face à un adversaire coriace, et punir sommairement un insecte en l’écrasant sur le parquet. Pendant mon ouvrage, je réfléchis à ce que je vais manger en rentrant. Pizza ou okonomiyaki ? L'avantage de la pizza, c'est que je pourrais commander chez un de ces restaurants ouverts jusque tard dans la nuit ; ceux qui profitent de l'ambiance nocturne d'Uzume.

J’écrase son poignet. Ce qu’il y a de bien avec le poignet, c’est qu’il est facile à casser. Le radius est un os faible et il suffit d’une chute précédent une réception sur une main tendue pour que ça fasse un joli bruit de craquement. L’os ne supporte pas le poids qu’il subit lorsqu’on tombe et casse. Maintenant, imaginez quatre-vingt-cinq kilos impétueux sur cet os menu. Ça ne craque pas immédiatement et je m’y reprends à deux fois. La deuxième fois est la bonne. Le bruit résonne sinistrement dans l’appart.

Je m’arrête là, époussette mes vêtements et, sans m'embarrasser de l'état dans lequel se trouve Luce, je regagne tranquillement le couloir. J'ai pas de raisons de rester, après tout.

« Je t’ai prévenue, Luce. Sans rancune ! »

Je repars avec des informations qui ne découlent que d’interprétations et de conclusions certes logiques, mais même s’il s’avérait que Luce était un obstacle à mon contrat, je n’aurais plus vraiment de scrupule à lui coller une balle dans la tête. J’ai coutume d’écarter les innocents de mes plans, mais à l’évidence, cette bonne femme ne fait pas partie de ces gens-là. Bon. C’est pas tout ça, mais j’ai les crocs. Ce soir, ce sera pizza.

HRP : C tout pour moi ! Hésite pas à clore s'tu veux Lolo s'en va car sinon il tuerait Luce je pense et c'est interdit par le règlement /PAN Ca fait quasi un an qu'on a commencé ce rp, que d'émotions de le clore !